Pierre Lemaître. Au revoir là-haut. Albin Michel, 2013.

 « Au revoir là-haut », ce sont les derniers mots d’une lettre d’un Poilu adressée à sa femme, peu de temps avant qu’il ne soit fusillé en 1917, lors des révoltes durant la Grande Guerre.

Et dans ce livre, il y a bien sûr l’évocation de la terrible guerre des tranchées, mais surtout l’après-guerre dans les années 20. Le retour des soldats, la vie des « Gueules cassées », ces mutilés souvent abandonnés sans ressources.

Trois personnages mêlent leur destinée, deux héros et un lâche. Ils vont avec cynisme et cruauté inventer deux escroqueries, celle (réelle) du scandale des exhumations militaires et celle (fictive) des monuments aux morts que de nombreuses communes veulent ériger en l’honneur de leurs enfants tombés pour la France.

Un roman très, très noir, très bien écrit, d’une grande puissance d’évocation, très prenant ; on peine à le lâcher. Souvent le cœur se serre, à l’évocation des souffrances endurées.

Alaa El Aswany. Automobile Club d’Egypte. Actes Sud, 2014.

 Après son livre « L’Immeuble Yacoubian », l’auteur récidive en évoquant les relations des membres de plusieurs familles du Caire dans un club fréquenté par les pachas, les aristocrates, le roi d’Egypte à la fin des années 40.

Les aristocrates pleins de morgue dominent les serviteurs du club, soumis et veules. On suit les destinées des enfants d’une famille ruinée de la Haute Egypte. Etudes, amours, destins des femmes, importance du mariage, des mères, éveil du sentiment nationaliste tous ces thèmes s’entremêlent dans un récit à plusieurs voix. On suit surtout le destin de Saliha, la belle jeune fille, mal mariée et déterminée à aller à l’université et de Karim, son frère, qui sera emprisonné pour un complot visant à l’éviction du roi installé par les Anglais.

C’est une époque, celle de la colonisation anglaise en Egypte, que l’on découvre dans ce livre, des personnages que l’on aime, des situations dramatiques et des moments très drôles.

Dans le cadre de Ciné Afriqua 86, deux projections sont proposées à Lésigny.

Entrée Libre / Projections suivies de débats

Pour le public scolaire à 14h

Les Souliers de l'Aïd, Anis Lassoued

Dans un petit village à la campagne, Nader, un petit garçon de neuf ans est féru de course. Emporté par la force invincible de l’enfance, il court sans cesse par tous les chemins, bravant tous les obstacles comme pour vaincre la pesanteur… A l’occasion de l'Aïd qui approche, il choisit d’acheter des chaussures « merveilleuses » mais son père n’a pas les moyens de les lui offrir. L’enfant entre alors dans une crise obsessionnelle de quête des chaussures convoitées et nous fait entrer dans son univers magique traversé par les rêves, les cauchemars, la frustration et l’espoir de réaliser son rêve d’élévation.

Pour tous, 20h30

La Pirogue, Moussa Touré

Un village de pêcheurs dans la grande banlieue de Dakar, d’où partent de nombreuses pirogues. Au terme d’une traversée souvent meurtrière, elles vont rejoindre les îles Canaries en territoire espagnol. Baye Laye est capitaine d’une pirogue de pêche, il connaît la mer. Il ne veut pas partir, mais il n’a pas le choix. Il devra conduire 30 hommes en Espagne. Ils ne se comprennent pas tous, certains n’ont jamais vu la mer et personne ne sait ce qui l’attend.

N'hésitez pas à entrer dans les bibliothèques de Vicq et Lésigny du 3 au 22 mars pour contempler les photos de Jacky Bachelier sur le thème "L'Afrique et l'eau".

L'ensemble de ces photos a été réalisé dans le cadre de visites humanitaires dans les pays d'Afrique de l'ouest : Togo, Bénin, Burkina-Faso, depuis 2003. Ces clichés ont été réalisés pour la promotion de l'aide à L'Afrique à travers l'association "TOGOBBAN".

Ciné Afriqua 86 est un festival né d'un partenariat engagé entre la Vienne et le Burkina Faso. C'est l’occasion de découvrir des films rares, qui donnent à voir l’Afrique autrement.
Du 12 au 16 mars 2014 dans toute la Vienne.

Les bibliothèques de Vicq-sur-Gartempe et Lésigny accueillent deux manifestions durant ce festival. Entrée libre donc n'hésitez pas à venir!

Pas de télé, pas de radio, pas de cinéma, et peu de bouquins ... mais que faisaient donc les gens il y à 100 ans à la campagne pour se distraire pendant les soirées d’hiver ?

Réponse : ils se retrouvaient pour chanter des chansons, raconter des histoires tout en occupant leurs mains à tricoter, trier des lentilles ou faire quelque chose d’utile. Cela s’appelait faire la veillée.

Les bénévoles du réseau ont recréé cette ambiance chaleureuse à Vicq lors d'une soirée lecture.

C'était aussi l'occasion de partager avec les auditeurs un bon moment autour d'un vin chaud et de douceurs sucrées.

Vendredi 24 janvier, à la bibliothèque de Vicq, des lecteurs et des bibliothécaires se sont retrouvés autour d'un café ou jus de fruit.

Il y avait les habitués, et, pour notre plus grand plaisir, quelques nouvelles personnes, curieuses de voir comment cela se passait !

Voici en désordre les livres évoqués lors de ce café lecture avec les avis de nos lecteurs. N'hésitez pas à laisser vos commentaires pour donner vos propres avis!

Les coups de coeurs

Yves Viollier, Délivre-moi : Ce livre raconte l'histoire de Clotilde, une jeune femme de 2010 qui entend, des cris, des hurlements. Cela a toujours été très présent dans sa tête et elle n'a pas réussi à mettre un nom dessus. Et parallèlement à l'histoire de Clotilde, on va suivre l'histoire de Setima. Setima est une jeune femme très courageuse, elle va se retrouver prise dans la tourmente, et par une nuit épouvantable, elle va être littéralement kidnappée par un soldat de l'armée républicaine, et va être violée par cet homme. C'est un très beau livre, les personnages sont forts. Portrait de deux femmes, de deux époques différentes. On y découvre une partie de l'histoire de France assez méconue. Petit conseil de lecture: accrochez-vous les cinq premières pages car c'est une description d'un charnier mais après ça reste un livre très agréable à lire!

Colum McCann, Transatlantic : L'auteur mêle les destins d'hommes ayant réelleement existé avec ceux d'héroïnes fictives comme Lily la petite servante s'exilant d'une Irlande misérable vers une Amérique pleine d'espoirs. Les chapitres du roman constituent de courtes nouvelles. C'est une fresque qui se déploie sous nos yeux, s'étalant entre 1845 et 1998, comme un arc-en-ciel ayant un pied un Irlande et l'autre en Amérique. Les acteurs du roman créent une chaine familiale ou relationnelle dont l'île reste le pivot central. Evoquant des problêmes graves comme l'escalvage qui règne en Amérique ou la misère qui sévit en Iralnde, il le fait au travers de petites choses de la vie touchant ses héros. Mais où l'auteur excelle, c'est dans le ton et la manière dont il s'y prend pour nous rendre ses personnages extrêmement attachants car on ressent alors pleinement son amour pour eux et son pays natal. Tous sans exception, hommes et femmes, sont des héros chacun à leur manière et leurs destins nous émeuvent au plus haut point.

Corinne Héron-Mimouni, Matonne des jeunes : Le récit de la vie quotidienne de l'auteur, surveillante à la prison d'Albi qui accueille uniquement de jeunes délinquants. La pénitentiaire, partisane de l'amélioration des conditions de détention et du respect de l'individu, dévoile en ses murs l'ambivalence des comportements humains. Un très documentaire où l'on apprend des choses sur la vie carcérale pour ado mais c'est peu approfondi pour les personnes qui connaissent le sujet (professionnels).

Maxine Altério, Des vies derrière soi : Histoire d'infirmières néo-zélandaises envoyées sur le front en France pendant la Première Guerre mondiale. Un livre assez macabre dû à ses nombreuses descriptions sur les horreurs endurées par les combattants (membres à amputer, visages défigurés, et les maladies qui accompagnent les temps de guerre, la dysenterie et surtout la grippe espagnole) qui donnent l'impression de le vivre! Il n'empêche que c'est un très bon livre qui se dévore à tout âge!

Bergsveinn Birgisson, La lettre à Helga : C’est l’histoire de Bjarni, un éleveur de mouton en Islande qui sentant la fin de sa vie approchée va écrire une lettre à Helga, une femme aimée, follement possédée, puis perdue… ce sont des confessions d’une absolue sincérité. Il revient sur sa vie et ses choix qu’il peut avoir regrettés. Une jolie histoire d’amour et un magnifique portait de l’Islande décrite avec beaucoup de poésie.

Khaled Hosseini, Ainsi résonne l’écho infini des montagnes… C’est d'abord l'histoire poignante d'Abdullah et de Pari, un frère et une sœur brutalement séparés. Une séparation déchirante qui pèsera sur ces deux enfants.  Des années plus tard, bien après la chute des Talibans, Abdullah n’a pas oublié Pari qui, elle, n’a jamais pu combler une sensation de vide, comme s’il lui manquait quelque chose d’indispensable, dont elle ignorait tout…

M.L. Stedman, Une vie entre deux océans. On pourrait retitrer ce roman : Une vie entre deux mères. Roman captivant et émouvant dans lequel le bonheur d’une personne provoque involontairement le malheur d’une autre. Tom a combattu durant la Première Guerre mondiale et retourne en Australie pour devenir gardien de phare sur une ile isolée. Il rencontre et épouse une jeune fille douce du nom d’Isabel, désespérée de ne pas avoir d’enfant. Un jour, un bébé se trouve dans un dinghy qui s’échoue sur l’ile. Isabel pense alors que c’est un miracle et veut garder le bébé. Que faire ? Tom et Isabel ont des réponses différentes à cette question, et leurs décisions auront des conséquences graves.

Les livres qui ne se racontent pas mais que l’on conseille vivement !

Éric-Emmanuel Schmitt, Les perroquets de la place d’Arezzo : Un petit délice!

Arturo Perez-Reverte, Le cimetière des bateaux perdus : Evocation du monde marin à travers un polar-mystico-historique tout cela autour d’une histoire d’amour.

Katherine Pancol, sa trilogie composée de Les yeux jaunes des crocodiles, Les écureuils de Central Park sont tristes le lundi, La valse lente des tortues : Lecture facile mais très plaisante = une littérature qui fait du bien !

Mentions positives pour les oeuvres de Marie-Bernadette Dupuy avec notamment Angélina, les mains de la vie. Deux maitres du suspens ont retenu notre attention a cette soirée, il s'agit de Mary Higgins Clark et Fred Vargas. Une fois un livre achevé de ces auteurs, on a envie d'une seule chose : en découvrir d'autres!

Parlons un peu des éditeurs...

Mention spéciale lors de ce café-lecture pour l’éditrice Sabine Wespeiser qui donne sa chance aux nouveaux auteurs. Elle a édité notamment les deux derniers romans de Léonor de Récondo, Rêves oubliés et Pietra viva.

Ça n’a pas plus à nos lecteurs

Agnès Martin-Lugand, Les gens heureux lisent et boivent du café : Le début est très bien mais après une vingtaine de pages, c’est d’une extrême lourdeur, très ennuyeux avec une impression de lire un roman-photo.

Jean d’Ormesson, Un jour je m’en irai sans avoir tout dit : Cet auteur est très apprécié des lecteurs mais ce dernier ouvrage est très difficile à comprendre.